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Pour Quentin Antognelli (aviron), Tokyo passe par Varese

3/04/2021 : Le rameur monégasque tentera de décrocher son billet pour les Jeux de Tokyo (en skiff) lors de la régate européenne de qualification olympique (5-7 avril)

« Je me sens plutôt en forme. J’ai l’impression de monter en puissance depuis les tests nationaux français où je suis rentré en finale. C’est plutôt bon signe. » Quentin Antognelli (26 ans) ne le cache pas : sans tomber dans un optimisme démesuré, le rameur monégasque est serein : « Techniquement, je me sens plus à l’aise. Cela ne présage que du bon. »

antognelli Quentin Antognelli joue une carte importante sur le plan d’eau de Varese lors de la régate européenne de qualification olympique (photo Stéphan Maggi / COM)

Du 5 au 7 avril, lors de la régate européenne de qualification olympique, le représentant de la Principauté aura fort à faire, avec un plateau très relevé de 16 concurrents. Seuls 3 seront qualifiés pour Tokyo, c’est dire que la barre est haute. « Tout le monde veut son ticket. Ce seront des courses avec le couteau entre les dents. Il va falloir bien envoyer ! » glisse-t-il avec lucidité. Le rameur « rouge et blanc » connaît nombre de ses adversaires qu’il a déjà côtoyés sur le circuit international. « D’autres sortent d’autres catégories pour qualifier le skiff, discipline olympique. J’ai déjà ramé contre la plupart, on se battait à armes égales. » Cette qualification olympique est un objectif affiché. « Avec le prestige des JO, se qualifier et entrer par la grande porte serait quelque chose de fabuleux. »

Entrainements à Oxford, institution mondiale de la discipline

Étudiant en dernière année de master (business mangement) à Oxford Brooks en Angleterre, le solide Monégasque (1,89m, 84 kg) vit des semaines intenses. « On est sur l’eau à 8h, on rentre à 11h pour la musculation. A 15h j’ai cours et ensuite j’ai un troisième entrainement plus léger à 18h. Et je finis ma journée avec beaucoup d’étirements. » Pas évident de concilier sport de haut niveau et études. « C’est une habitude que j’ai réussie à prendre, avec les aménagements proposés par l’université. On arrive à donner le meilleur de nous-mêmes pour être bon en cours et sur l’eau. » Se retrouver outre-Manche était une condition sine qua non. « Oxford est une institution dans le monde de l’aviron. La mentalité est complètement différente de celle que j’ai connue au Pôle de Lyon. On est un groupe d’une vingtaine d’athlètes, certains visent l’équipe olympique anglaise et des médailles aux Jeux. C’est vraiment un privilège d’être avec eux.» Après Varese, Quentin Antognelli aura une autre chance à Lucerne (15-17 mai) lors de la régate mondiale de qualification avec deux qualifiés. « Ce sera un peu plus compliqué. » 

Force et puissance pendant 7 minutes sur 2000m

Sur le plan d’eau de Varese, seul dans son bateau, il devra tout donner pendant 2000m (environ 7’ de course). « On compare souvent cette course d’aviron avec un 3000m steeple en athlétisme en termes d’efforts et d’intensité physiologique. La différence est qu’il faut plus de force et de puissance. Un rameur avait eu cette belle image : c’est comme soulever un sac de ciment de 50kg jusqu’aux épaules toutes les deux secondes. C’est usant à la longue. » Au final, les écarts ne se jouent qu’à une dizaine de secondes. « Tout le monde est à peu près dans la même vitesse. »

Le report des Jeux semble avoir été quelque peu bénéfique. « En février 2020, j’avais l’impression de ne pas être prêt. Cette année, j’ai été plus efficace au niveau de la préparation.» Avant Varese, cette dernière ligne droite l’a conduit à des entrainements entre la Société nautique (ergomètre) et le lac de Saint-Cassien. S’il caresse le doux espoir de se qualifier à l’instar de la pongiste Xiaoxin Yang (« Cela montre que les Monégasques peuvent y arriver, ça donne envie d’être dans son sillage. »), Quentin  Antognelli pense aussi aux régates royales de Henley (prestigieuses courses) à venir, avec des objectifs universitaires en  huit. « Je n’oublie pas aussi Paris 2024. En skiff, des rameurs ont quatre voire cinq ans de plus que moi, ce sont donc autant d’années d’entrainement pour arriver à maturité. »

Stéphan Maggi,

Attaché de presse du Comité olympique monégasque

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